Performance en entreprise et parentalité

Nous allons réfléchir sur ce sujet de la performance en entreprise et de la parentalité, sur la base du thème de la semaine de la QVCT en 2019: « La performance dans nos organisations ». 

C’est un terreau fertile pour une analyse de la performance sous le prisme de la parentalité. 

Performance et les premières années de vie parentale: deux univers inconciliables 

Les premières années de vie avec un jeune enfant, bien qu’incroyables, sont éprouvantes:

• manque de sommeil,
• fatigue accrue,
• inquiétudes diverses,
• difficultés de conjuguer les rythmes…

Ce sont autant de paramètres liés à la parentalité, qui peuvent avoir une influence sur la performance en entreprise. Les études en neurosciences, comme celle-ci, montrent d’ailleurs que la fatigue a un impact délétère sur la performance.

Alors, devrions-nous encore employer le terme « Performance » e quand on devient parent? 

La performance, qu’est-ce donc exactement?

Cet articlecite P. Lorino (1997), « Est performance dans l’entreprise, tout ce qui, et seulement ce qui, contribue à atteindre les objectifs stratégiques ».

Mais qu’advient-il lorsque l’environnement, qui permettait d’atteindre les objectifs, change? 

Lorsque le / la salarié.e devient parent, les ressources qu’il / elle a à sa disposition changent. Au lieu de parler de « Performance », il faudrait donc raisonner selon le terme d’ « Efficience ». Ce terme implique une prise en compte des moyens et des ressources pour atteindre un objectif donné. Ainsi, il comprend clairement:

• une dimension de quantification,
• un périmètre d’accessibilité et,
• la valorisation des moyens réels pour atteindre les objectifs fixés.

La parentalité et l’efficience en entreprise 

Parfois, les parents en entreprise auront un sentiment de culpabilité du fait de ne pas être suffisamment présent.e pour leur enfant, car pris au travail. Ou encore, les regards peuvent être pesants dès lors qu’ils tentent de faire face à leurs envies et obligations familiales… Cela peut être perçu comme un désengagement professionnel.

Cela complexifie l’équation vie professionnelle / vie personnelle et augmente la charge mentale. Pourquoi? Tout simplement parce que l’entreprise n’a pas perçu l’importance de dimensionner le poste occupé par le / la salarié.e. Ce faisant, elle peut mieux faire face aux changements vécus lorsqu’il / elle devient parent.

Pourtant, ce redimensionnement permettrait:

• de réduire la charge mentale du / de la salarié.e-parent et
• d’identifier les leviers pour atteindre les objectifs en fonction des ressources qu’il / elle peut mettre à disposition, et celles que l’entreprise peut lui fournir.

Ainsi, l’efficience serait maximisée, au bénéfice de toutes et tous.

Sans soutien de la part de l’entreprise, il est par contre probable que les salariés-parents se sentiront isolé.e.s. En conséquence, les objectifs à atteindre peuvent être ratés. Cela ne fera qu’alourdir les sentiments négatifs de l’ensemble des parties prenantes: l’entreprise et le / la salarié.e-parent. Cela créera donc une spirale non vertueuse.

Alors, considérerez-vous l’efficience ou la performance à présent, vis-à-vis de vos salarié.e.s-parents? Parlons-en ensemble!